Appliques & luminaires
XVIIe siècle
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Appliques & luminaires du XVIIe siècle
Lustre à lacets en cristal de roche, Paris ép Louis XIV
Objet d'exception
DIMENSIONS : H. 100 cmØ 75 cm
MATERIAUX : Cristal de roche, bronze doré
PROVENANCE : Paris
PRIX : Nous contacter
DEMANDE D'INFORMATION
?Lustre à lacets en cristal de roche, Paris ép Louis XIV
Rare lustre à six bras de lumières en bronze doré et cristal de roche.
Le fût central est composé de petites balustres en bronze enfilées dans une tige centrale en fer abrasé et intercalées avec huit disques à huit branches ; la partie basse est terminée par un disque d’ou s’échappent six bras de lumières supportant des coupelles et des bobèches et six bras en console maintenant des pampilles.
L’ensemble est relié par un treillis métallique à lacets garnis de perles en cristal de roche, en forme de poire , de rosaces, d’oves torsadées…
Les lacets du disque supérieur forment une couronne royale qui est surmonté d’une épaisse fleurs de lys en bronze.
Très bel état de conservation, quelques éléments en cristal de roche manquants ou remplacés, boule postérieure.
Travail français d’époque Louis XIV vers 1680-1700.
Dimensions :
Hauteur : 100 cm ; Diamètre : 75 cm
Modèles proches :
-Un lustre similaire est visible sur une huile sur toile conservée au château de Versailles (MV 4366) représentant une séance du conseil des ministres en présence du cardinal de Fleury et du régent vers 1720.
-Un lustre proche à huit bras de lumière, avec une armature en bois sculpté fût vendu pour la somme exorbitante de 3000 livres à la Cour de Suède en 1754 ; il est encore aujourd'hui conservé au Château de Drottningholm.
Il est publié dans le livre de Pierre Verlet «Les bronzes dorés Français du XVIIIème siècle » , Paris, 1987, p. 93, fig. 103.
Notre avis :
La sublime fleur de lys qui coiffe notre lustre nous renvoie très certainement à une production destinée à la couronne.
Le treillis très dense avec une profusion de cristal de roche et la forme très reserrée terminée par une couronne nous permettent de le dater de la fin du règne de Louis XIV ou du tout début de la régence.
A cette époque ce type de production est exclusivement réservée à la cour en raison de la rareté du cristal de roche qui nécessite des recherches périlleuses dans les Alpes.
Chaque morceau de quartz naturel est prélevé au piolet par des alpinistes travaillant souvent au péril de leur vie, puis une fois nettoyée la précieuse marchandise est polie et taillée comme un diamant.
Cette pierre semi-précieuse qui peut être translucide ou givrée comme la glace est recherchée pour son grand indice de réfraction de la lumière qui lui donne un éclat inimitable.
Outre son utilisation dans les luminaires elle fût depuis des temps très anciens considérée comme un porte bonheur associée à la vitalité.
Le roi Louis XIV fût un des plus grands collectionneurs de cristal de roche de son époque puisque sa collection comportait 532 pièces en 1723, son fils le Dauphin aura la même passion.
Une manufacture de cristaux sera ouverte à Besançon mais elle ne suffira pas à combler la demande royale et des cristaux italiens en provenance de la république de Gênes ou du Duché de Milan seront négociés à très grand prix.
Cette rareté prévaudra durant tout le 18 ème siècle mais c’est surtout dans la première partie du siècle que se situe l’apogée de cette mode, avant que le verre ou le cristal industriel inventé sous le règne de Louis XVI ne détrône cette précieuse marchandise.
Peu de personne pouvaient s’enorgueillir de posséder un tel lustre qui valait le prix d’une belle demeure à cette époque.
Le duc de Luynes mentionne en mai 1738 une valeur de 100 000 livres pour le lustre en cristal de roche de la chambre du roi Louis XV à Versailles, un autre lustre se vend 16 000 livres après le décès du duc de Tallard en 1754, même le grand marchand Lazare Duvaux ne mentionne que deux petits lustres dans son livre-journal, dont un à six lumières (4690 livres) qu’il vend au fermier général Bouret de Villaumont et un autre à quatre lumières (1200 livres) à la marquise de Pompadour.
La rareté est telle que lors du nettoyage d’un lustre pour la maitresse royale il mentionne « le lustre de la marquise à Versailles » comme si cette dernière n’en possédait qu’un seul.
Peu de ces lustres nous sont parvenus surtout dans un très bel état de conservation ; l’exemplaire que nous présentons correspond au règne de Louis XIV, c’est à dire au début de la production, à une époque ou seule la couronne pouvait se permettre ce genre de dépense exorbitante.